« Œuvres Récentes »

Au coeur du noyer veine sombre, il trace l'arête aigüe d'un flanc de cathédrale. Vie qui naît, voile de merisier, terres entrechoquées, villes. New-york, Sydney, hautes vues.
Basse cour : Picoti, Picota, le bec, coquille en éclats.

Francis Guyot navigue les espaces, redessine la vague, embarque au large, accouche un autre monde dans le cri d'un enfant sans visage, découpe les rythmes en portées verticales.
Chant qui s'élève.

Lorsque l'esprit envole la main qui perce, détoure, ponce, polit... Pilastres et rondeurs. Singuliers pluriels.
Origine et fin.

Frémissements d'un feuillage qui fut, écorchures d'ormes enlevées au vent. Toujours l'hymne râpeux au fond de l'atelier là-bas, la scie, l'acier, le bois. Mouvances fluctuantes.
Immobiles statues, pourtant.

Claude Aumon

 

 

  1. « C'est ma vie, »

Fils de menuisier, l'outil est depuis mon enfance le compagnon de ma vie. Je m'en sers, il me soumet, je le modifie, il me perfectionne pour arriver au fil des jours et des années à un couple indissociable.

Cette osmose est le support, le moteur de l'acte créateur sans quoi rien ne peut se produire.

C'est le métier !

Celui-ci permet, peu à peu, de traduire la problématique de l'expression et d'arriver à son jaillissement matérialisé par l'œuvre. Le doute est permanent... Mais le travail, l'ascèse, sont le support de la certitude.

La communion entre l'esprit et le métier permet une gestation tantôt douloureuse, tantôt joyeuse, toujours tourmentée, pour une naissance remplie de bonheur.

C'est le moment sublime qui rapproche de Dieu. C'est l'image idéale, véritable liberté, instants intenses entre l'homme et la spiritualité matérialisée dans l'œuvre...

« Le Baiser », « la Femme », « les Amants »,
« la Misère », « la Danse », « la Crucifixion »,
« la Mort », « la Pietà ».

C'est la vie.

Ce sont mes sculptures.

Francis Guyot