Articles de Presse

NR 17.12.2018

Châtellerault : La Main Jaune ravagée par un incendie

Publié le 17/12/2018 à 04:55 | Mis à jour le 17/12/2018 à 12:13

Désolation dimanche soir à Châtellerault. La Main Jaune a été ravagée en soirée par un incendie criminel. Difficile de ne pas faire le lien avec les Gilets jaunes.

Écœurement et désolationCe sont les sentiments qui dominaient hier soir parmi la foule de Châtelleraudais qui s’amassaient et qui assistaient impuissants à l’incendie de la monumentale Main Jaune qui était devenue depuis près de dix ans l’emblème de Châtellerault et surtout l’un des bastions du mouvement des Gilets jaunes depuis un mois.

 

« Ils l’ont brûlée, ils l’ont fait, quelle tristesse, c’est une catastrophe ! », pouvait-on entendre parmi les spectateurs médusés et incrédules de cette triste scène.

Il est un peu plus de 20 heures quand le feu se déclare au pied de la sculpture géante au péage nord de Châtellerault. Les flammes se propagent comme une traînée de poudre jusqu’au sommet de la Main Jaune, la détruisant en son cœur.

Ce qu'il reste de la Main Jaune...
© Denys Fretier

Malgré la pluie et la mousse aspergée par les pompiers depuis la grande échelle, la Main Jaune s’embrase. Elle est complètement ravagée. Le feu a détruit cette œuvre monumentale (24,50 m de hauteur et de 5 m de diamètre et de 14 tonnes) créée en 2010. Cinq des sept voitures qui étaient suspendues et qui s’enroulaient, telle une guirlande, depuis l’avant-bras jusqu’à la paume, sont également brûlées. Une partie de la paume s’est décrochée et est tombée au sol. Ainsi qu’un doigt.

Il a fallu plus de deux heures aux pompiers (12 sapeurs), munis de deux lances, pour parvenir à maîtriser les flammes dévorantes.

La police a bouclé les accès et la circulation au rond-point de la… « Main Noire ».

Le feu à peine éteint que la polémique enfle. Sur toutes les lèvres, on parle des Gilets jaunes. Des témoins, rencontrés sur place, affirment avoir vu « deux ou trois personnes au pied de la Main Jaune en train d’allumer un feu », sans qu’on puisse vérifier l’information.

“Ils l’ont incendiée quelle tristesse !”

Pour la police, la piste d’un incendie criminel ne fait aucun doute et vise clairement certains « occupants » du rond-point. La police technique et scientifique était à pied d’œuvre hier soir pour faire les constatations d’usage et relever les indices.

Les enquêteurs font en tout cas le lien avec les Gilets jaunes qui occupaient depuis un mois la « bien » nommée Main Jaune. Hier, plus tôt, la police leur avait dressé un ultimatum : libérer le rond-point avant ce matin 9 h, sinon les forces de l’ordre interviendraient pour tout évacuer…

Parmi les nombreux Châtelleraudais sur place hier soir, le maire, Jean-Pierre Abelin et l’artiste qui a créé l’œuvre meurtrie, Francis Guyot. Tous les deux sont sous le choc. « C’est triste de voir ça. C'est une œuvre qui a demandé tellement d’efforts et de travail. C’est encore une fois Châtellerault et son image qui vont être pénalisées. »

La Main Jaune, raillée par nombre d’observateurs, représentait l’avenir et était devenue un emblème de Châtellerault. Elle symbolisait la mémoire ouvrière et rendait hommage au travail manuel dans la ville. Depuis hier soir, la Main jaune est noire. En deuil, les Châtelleraudais la pleurent.

Denis Fretier

 

NR 18.08.2010

La foule pour l'érection de la "Main jaune "

A l'invitation de Francis Guyot, de nombreux Châtelleraudais ont assisté à la pose de la partie supérieure de la " Main jaune ", hier, au rond-point de Pila.

Le Tour de France est fini. Mais on aurait pu croire qu'une étape passait par Châtellerault, hier. Des dizaines et des dizaines de Châtelleraudais étaient postés, pour certains dès 9 h, autour du rond-point de Pila, au niveau de l'échangeur nord de l'autoroute.

Par notre intermédiaire, l'artiste Châtelleraudais Francis Guyot avait invité les Châtelleraudais à venir voir la pose de la partie supérieure de la « Main jaune ». A la greffe de la main sur l'avant-bras en quelque sorte.

A 11 h, ils étaient peut-être près de 200 à attendre son arrivée !

 Accident de 4 CV

Tous sont évidemment là par « curiosité », à l'image de Philippe  Gandoin, de Châtellerault, qui a profité d'être en vacances pour venir. «C'est l'évènement », souligne Guy Girardeau, de Naintré, qui, pour sa part, est aussi venu (avec son petit-fils) parce qu'un des licenciés du club de tennis qu'il préside, à Cenon-sur-Vienne, a participé au projet. « C'est quand même assez impressionnant. Il faut voir tout le temps qu'ils y ont passé. » Sept ans, en l'occurrence... Il y a aussi Marie-Annick Duboucher, qui attend ça depuis plusieurs jours avec ses deux fils. Et bien d'autres... Francis Guyot, lui aussi, est impatient. « C'est la première fois qu'on va la voir en entier ! ».

11 h 15. « Ça arrive. On vient de prévenir la police, qui accompagne », annonce l'artiste, qui vient d'être invité par un prof de français parisien à intervenir dans sa classe de première pour témoigner de l'aventure.

Précédée de deux grues de Centre Ouest Levage, la « main », partie de la Macc, arrive enfin. Impressionnante, avec ses 15,50 m de long. Son chargement a pris deux heures !

La police bloque la route. Le camion fait un « tour d'honneur » improvisé pour pouvoir se mettre en position afin de rentrer en marche arrière sur le rond-point. Certains applaudissent sur son passage.

Débutée en fin de matinée en présence du maire Jean-Pierre Abelin et de nombreux autres élus de la Ville, dont Valérie Champion, représentant le Conseil général, propriétaire du rond-point, son érection s'est poursuivie toute l'après-midi sous les yeux de nombreux Châtelleraudais. Une érection cependant retardée peu avant 16 h par une fausse manœuvre qui a lourdement endommagé la 4 CV accrochée sur l'œuvre. « C'est un accident de voiture, mais il n'y a pas eu de blessés, positivait hier soir Francis Guyot en essayant de garder son humour. On la refait à l'Afpa et dans un mois on la ramène !»

 

Alain Grimperelle

 

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Centre Presse  17.07.2009

 

La Main Jaune est de retour (Par Sylvaine Hausseguy.)

Elle a enfin sa couleur définitive. Après un habillage de deux tonnes de résine, la Main imaginée par le sculpteur Francis Guyot est jaune.

Partie blanche, brute de son chantier, situé dans l'enceinte de la Macc, il y a un mois pour rejoindre Dissay, la Main monumentale imaginée par le sculpteur châtelleraudais Francis Guyot est rentrée hier, revêtue de sa couleur définitive. La Main est désormais jaune comme l'intitulé du projet lancé il y a maintenant  sept ans par l'artiste. Hier, Francis Guyot et les membres de l'association de la Main Jaune ont accompagné son retour, chez elle, au Sanital. Le trajet, moins d' une vingtaine de kilomètres en convoi exceptionnel assuré par la société Locami et ouvert par la CRS 1S, s'est déroulée sans encombre depuis Dissay. C'est dans cette entreprise spécialisée dans la réalisation de piscines qui s'est chargé de l' habillement de l' oeuvre. Il a fallu deux tonnes de résine ! « Ce sont trois salariés de l' entreprise qui se sont portés volontaires pour assurer cette tâche, accomplie hors  temps de travail ». souligne-t-il.

On sentait de l' émotion au moment de son arrivée dans les rangs des présents qu'ils soient bénévoles, partenaires, ou encore mécènes « C'est l' aboutissement de sept ans de travail, elle est presque prête, confiait le sculpteur. Maintenant nous allons travailler le ponçage et les finitions ».

Plusieurs semaines de travail attendent la Compagnons de la Main Jaune. Ils sont une vingtaine (anciens soudeurs, chaudronniers à la retraite, bricoleurs de génie) a mettre bénévolement la main à la patte. Ce projet a su fédérer. Il a réuni quelque 500 personnes dont 70 mécènes ainsi que  la Ville et le Conseil général.

A l'automne

L' oeuvre de Francis Guyot est donc presque terminée. la réalisation, à l'Afpa de la chaine de sept véritables voitures (il s'agit de différentes petites cylindrées européennes) est achevée. L' assemblage de ces deux éléments jaune et bleu nuit devrait intervenir, dans les prochaines semaines. dès le retour des embases qui font actuellement l' objet d'un même traitement à la résine.

 

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Reportage FR3   13.12.2007

 

Reportage FR3 par Marie-Agnès CORDIER

HORS NORMES

"La Main Jaune" de Châtellerault

Une fois érigée sur le site de l'ancienne Manufacture, ce sera la plus haute sculpture de France

Pour l'heure, en cette fin d'année 2007, "La Main Jaune" n'en est encore qu'au stade de maquette. Mais quelle maquette!!

Quand tout sera achevé, à l'automne 2008, la sculpture mesurera 24 mètres de haut et pèsera 40 tonnes. Dans l'esprit de l'artiste-concepteur, Francis Guyot, elle symbolisera le travail manuel, en hommage à toutes les générations qui ont travaillé à la Manu d'armes de Châtellerault. Il faut rappeler que l'artiste n'est pas un homme banal : après avoir exercé comme médecin généraliste pendant de nombreuses années, il a un jour tout abandonné pour s'adonner à sa passion secrète, la sculpture. Il a ainsi travaillé le bois (en particulier des racines trouvées dans la nature), le métal et aujourd’hui un mélange hétéroclite qui demande l'intervention de nombreux corps de métiers. C'est en cela que la naissance de "La Main Jaune" représente une véritable aventure humaine. On trouve sur les lieux des retraités, des apprentis, des ingénieurs et des artisans manuels. La Main Jaune sera ainsi le symbole d'une création intergénérationnelle qui aura fait appel autant à la maitrise du geste qu'à l'acuité de la pensée.

 

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NR 19.10.2007

 

La Main jaune va prendre forme

Dans un an, la Main jaune, l'oeuvre monumentale de Francis Guyot de près de 25 mètres de haut, devrait prendre place sur la place Henri-Roy, sur le site de la Manu.

Ce sera alors la fin d'un travail de plus de trois ans, à laquelle auront participé 250 à 300 personnes, ingénieurs, techniciens, ouvriers... Au départ, l'ouvrage devait être monté et prendre place définitivement sur le site de l'AFPA, qui a grandement participé au travail technique. Pour des raisons de sécurité, cela n'a pu être possible et une solution a donc été trouvée par l'intermédiaire d'un des 53 partenaires de l'opération. C'est donc sur un terrain prêté par la MACC, sur la zone du Sanital, que le montage de la Main jaune va être effectué, au vu et au su du public, avant son déplacement à la Manu.

Seule oeuvre de ce type en France

« Il faut que l'endroit du montage devienne un lieu vivant et que les gens viennent discuter de l'oeuvre. Des visites du site sont même prévues », disait mercredi soir Francis Guyot, venu présenter sur place l'avancée du projet à l'occasion d'une sorte d'inauguration à laquelle étaient conviés tous les partenaires.

Et on peut d'ores et déjà penser que cette Main jaune va faire parler d'elle. « Mais c'est normal que tout le monde ne soit pas d'accord, et c'est très bien. C'est la seule oeuvre de ce type qui sera installée en France et on devrait donc beaucoup en parler au-delà de Châtellerault », ajoutait l'artiste châtelleraudais, qui tenait également à préciser que tout cela ne coûterait pas un euro au contribuable, l'opération étant d'initiative privée, gérée par une association appelée bien entendu « La Main jaune », et financée par les partenaires.

Une dizaine de voitures, allégées au maximum et préparées par les stagiaires de l'AFPA, viendront donc s'enrouler autour de la main, fabriquée en polystyrène et en béton, dont la base fera 6 m de diamètre. « On retrouvera des voitures grand public qui ont fait l'histoire de l'automobile, des voitures populaires comme une 4 CV, une Coccinelle, une 2 CV, bien sûr, une Fiat 500, une Twingo. C'est un hommage à la condition ouvrière, dont Châtellerault est un fier représentant », poursuit l'artiste.

Au mois de septembre, les éléments seront déplacés sur la place Henri-Roy, sur le site de la Manu. Un convoi qui ne devrait pas passer inaperçu.

Patrick TRICOCHE

 

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NR  11.05.2005

 

La main jaune pointe le doigt

Longtemps attendu, le projet d'œuvre monumentale devant l'AFPA entre dans sa phase active. D'ici à deux ans, une main de 22 mètres dominera l'ancienne manufacture.

L e projet est grandiose et il n'a pas fini de faire couler beaucoup d'encre et beaucoup de salive. C'est d'ailleurs un peu le but du jeu. Une œuvre d'art ne doit pas laisser indifférent. On se doit de la juger, de l'admirer, de la dénigrer.

Et lorsque cette œuvre se présente sous la forme d'une main jaune dressée vers le ciel à 22 m de haut et qu'en plus, six voitures d'un bleu profond sont installées en file indienne de la  paume à l'avant-bras... on sait déjà qu'elle sera l'objet de commentaires innombrables.

« Nous entrons désormais dans la phase active de réalisation du projet. Sa conception a duré six mois », explique Francis Guyot, le « papa » de la main jaune. « L'une des voitures qui prendront place le long de la main est même déjà prête. » Ces voitures ont été offertes par une entreprise de récupération automobile. Car la main jaune c'est aussi et surtout une grande aventure humaine où le mécénat a une large part.

Une histoire où « le savoir manuel et le savoir intellectuel » s'unissent pour offrir aux Châtelleraudais un symbole qui corresponde bien à la vocation de l'AFPA. Un symbole qui sera le pendant des tours de Vilmouth, emblème de la Manu.

Côté intellectuel, l'université de Poitiers a planché sur la future sculpture et l'école d'ingénieurs (ESIP) pour l'étude des sols; l'IUT génie mécanique et productique, pour la structure ; le laboratoire de mécanique des solides, pour l'étude de la « peau » de la main; l'École de mécanique et d'aéronautique (ENSMA), pour l'étude de la résistance au vent...

Côté manuel, ce sont surtout les personnes en formation à l'AFPA qui vont travailler sur la main et les voitures. « Mais cela se fera au rythme de chacun. Personne ne sera obligé de participer. De plus il n'y aura pas d'impératif de temps. Et surtout nous souhaitons, avec Pierre Chauveau, directeur de I'AFPA, que ce travail soit pris en compte pour leurs examens », précise Francis Guyot.

Des partenaires industriels, notamment pour la fourniture de matériaux, devraient aussi se joindre au projet. Sans oublier les institutionnels, avec la ville de Châtellerault. Une ville qui se verra dotée d'une sculpture sans doute unique en France, sorte de monument phare. Phare à plus d'un titre car la nuit les voitures installées le long de la main auront leurs feux de signalisation allumés. Quant à la voiture située dans la paume - un prototype en résine offert par un designer suisse - ses phares éclaireront le ciel. Parallèlement à la main jaune, un livre devrait voir le jour en même temps que la fabrication de la sculpture. Ce dernier retracera toute l'histoire de l'œuvre, de sa conception à son érection. « Tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à l'aventure seront cités dans cet ouvrage, qui sera vendu au profit d'œuvres caritatives de Châteauneuf. »

Le vœu le plus cher de Francis Guyot, c'est de voir les habitants s'approprier son œuvre. Il les incite même à venir donner un petit coup... de main à sa fabrication s'ils en ont envie.

Pascal LAURENT

 

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Centre Presse 11.05.2005

 

ARTS - Le projet « La main jaune » va entrer dans sa phase de réalisation

Le monument des travailleurs

Le sculpteur châtelleraudais Francis Guyot va réaliser avec l'AFPA une oeuvre monumentale baptisée « La main jaune ». Une « aventure extraordinaire »...

UNE sculpture monumentale sera implantée sur le site de la Manu, à l'AFPA. C'est un projet un peu fou qu'a lancé le sculpteur châtelleraudais Francis Guyot, 56 ans. Un projet né d'une rencontre...

Premier chapitre : dans le cadre du jumelage entre le département de la Vienne et la ville chinoise de Shenzhen, une ceuvre monumentale a été commandée à l'artiste.

La sculpture, qui a rejoint, depuis, la Chine, a été réalisée au centre AFPA de Châtellerault, avec l'aide des stagiaires et de leurs formateurs.. « J'ai découvert ici une structure et des types extraordinaires! », s'enthousiasme Francis Guyot qui a nourri l'idée de pousser un peu plus loin la collaboration. C'est le deuxième acte : « La main jaune » est née, un hommage monumental au travail manuel, au savoir-faire et à la tradition ouvrière de la ville et de Châteauneuf en particulier.

Composée d'une structure acier et de métal déployé recouvert d'une résine, l'œuvre s'élèvera sur 22 mètres et pésera 13 à 14 tonnes ! Elle sera ornée de 8 (vraies) voitures, relookées tels des jouets miniature. « La nuit les phares des véhicules illumineront le site, tandis que deux lasers seront pointés vers le ciel »...

Deux ans de travail

« En tant qu' ancien médecin, aujourd'hui sculpteur, et en tant que fils de menuisier, la main a pour moi évidemment une valeur particulière, explique l'artiste. Pourquoi la main jaune? Parce que ça fait penser à « Nain jaune » , un jeu de l'enfance. Quant à la voiture, c'est à la fois la nostalgie, la modernité et le fantasme. Et c'est aussi un jouet d'enfant».

Un gros travail partenarial est mené sur « La main jaune ». Francis Guyot a réussi à obtenir la collaboration de plusieurs labos de l'université de Poitiers, et de l'ENSMA, afin d'étudier les matériaux du monument, son orientation, sa résistance au vent, etc. Il fera appel au mécénat pour la fourniture de certains matériaux. La Ville soutient également le projet. Financièrement, ce dernier ne devrait rien coûter ou presque.

La sculpture sera fabriquée au centre AFPA par des stagiaires dans le cadre de leur formation, une vingtaine de personnes en tout. « C'est une aventure humaine extraordinaire qui démarre! », répète à l'envi le sculpteur. Et deux ans de travail avant d'ériger « La main jaune ». A quelques pas des Tours Vilmouth, un autre symbole géant qui fera parler de lui.

Franck Bastard

 

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Nouvelle République  15.06.2003

 

NR - VIENNE

SCULPTURE MONUMENTALE

l'hommage aux travailleurs

En mémoire de la manufacture d'armes et pour ses amis de l'AFPA, le sculpteur Francis Guyot a imaginé une oeuvre étonnante. 22 mètres de haut, 25 tonnes, des voitures grandeur réelle s'accrochant à son bras, " La main jaune " pourrait être édifiée au centre du quartier Châteauneuf dans moins d'un an.

Associer l'apprentissage et l'art, mettre en route des solidarités et effacer les clivages, c'est « l'aventure humaine » à laquelle vont être conviés ces prochains mois une trentaine de stagiaires de l'AFPA Châtellerault, (Association pour la formation professionnelle des adultes). Maîtres d'oeuvre de ce projet, Francis Guyot, un médecin reconverti dans la sculpture et dont les messages s'exportent loin, le directeur de l'AFPA Nord Vienne, Pierre Chauveau, et l'enseignant en carrosserie camion de l'établissement, Michel Lissilour. A leur actif dans un passé récent, la réalisation d'une oeuvre monumentale commandée par le conseil général de la Vienne et installée depuis au coeur de la ville chinoise ultra moderne de Shenzhen. Des semaines de travail en collaboration étroite entre le concepteur et ceux qui furent chargés de matérialiser le rêve, apprentis chaudronniers et soudeurs. Francis Guyot leur avait promis : « Je reviendrai, et cette fois, je travaillerai pour vous ! » Parole tenue. Si tout va bien, et il va falloir pour cela arriver en tête d'une formidable course d'obstacles : une création monumentale verra le jour prochainement au coeur des ateliers. « Main Jaune » hommage aux travailleurs, et sur laquelle circuleront en clin d'oeil de connivence à la manufacture, au musée de l'auto voisin, et aux formations dispensées sur place, des voitures en taille réelle, qui ont marqué les dernières décennies, 4 CV Renault, Coccinelle, Fiat 500... 22,5 mètres de haut, plus de 25 tonnes, des centaines de problèmes à résoudre, mais un enthousiasme sans faille, de l'énergie à revendre, et des appuis aussi bienvenus qu'inattendus.

Mécanique des solides

« Nous sommes une cinquantaine de permanents dépendant de l'université de Poitiers, chercheurs du CNRS, maîtres de conférence, ainsi qu'une trentaine d'étudiants qui préparent leurs thèses. » Dans l'aile Delta du Futuroscope, le laboratoire de « Mécanique des solides » de l'université de Poitiers.

Ici, on travaille notamment sur la volumétrie, calculs qui permettent de comprendre la structuration d'objets aussi divers qu'une fresque égyptienne, un crâne rapporté d'Afrique par des paléontologues poitevins, ou des dents de mammifères ne dépassant pas le millimètre : « Grâce à un ordinateur, quelques logiciels, et un matériel relativement simple, nous emmagasinons des milliers de données, » note Cyril Breque qui, avec Jean-Christophe Dupré, Fabrice Brémand, Valéry Valle, s'est inscrit dans l'aventure. Du bénévolat comme c'est le cas pour l'ensemble des participants à ce projet qui permettra aux apprentis de travailler sur du réel, comprendre que l'art, c'est aussi de la tôle qu'on façonne, des boulons et du matériel de soudure ou de peinture : « C'est quand même autre chose que de refaire cinq fois une porte de voiture avant de la mettre à la poubelle », notent de concert Pierre Chauveau et Michel Lissilour. Lesquels, à partir d'une simple maquette vont devoir maintenant s'attaquer à répondre à une foule de questions : « Nous devons étudier la solidité de la structure, sa résistance au vent, les possibilités de montage, les matériaux nécessaires... Sans oublier un cahier des charges particulièrement épais tant au plan de la sécurité générale que de l'impact visuel à quelques centaines de mètres d'un monument classé. »

Claude AUMON.

 

 

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